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PAYSAGES
INTERIEURS
Quand j' étais enfant, j' aimais me perdre dans les taillis et les chemins
creux s' enfonçant vers des lieux secrets qui nourissaient mon imagination.
Aujourd'hui, la nature est réglée et gérée selon
des contraintes agricoles qui transforment irrémédiablement la
mosaique de bois, de champs, de talus.
Comment discerner ce qui fut construit pour les fonctions de notre subsistance
et ce qui résulte de notre histoire intime?
Les multiples morcellements des terres constituent les vestiges de parcours
familiaux jalonnés de liaisons, de ruptures, de partages.
L' homme façonne le paysage à son image.
En parcourant des pays où les Celtes se sont posés, en Gallice,
par exemple, on retrouve des points communs avec la nature et l' architecture
Bretonne de certains villages des Monts d' Arrée.
L' omniprésence du granit et du vent induit sans doute les mêmes
besoins de se protéger, de protéger ses bêtes et les cultures.
Mais l' origine commune de ces peuples n' englobe-t' elle pas une sorte d' inconscient
collectif, une affinité pour certains lieux et certains modes de vie?
Michel Dilvit |
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Le
bocage est souvent considéré comme le symbole d' une coexistence
harmonieuse entre l' homme et la nature.
Créé par l' homme à partir du XIIème siècle
pour répondre au développement de l' élevage bovin et
à ses besoins en bois de chauffage, ce paysage tissé de haies
et de talus, parsemé de villages et de hameaux
abrite une faune et une flore vivant en parfait équilibre.
Cet équilibre fragilisé, menacé par une agriculture en
constante évolution tend à disparaitre de nos campagnes.
Il existe néanmoins quelques lieux préservés tels les
Monts d'arrée.
C' est dans ce pays,balancé entre la dureté des crêtes
hérissées de schistes, de landes battues par les vents et la
douceur accueillante et enveloppante du bocage que vit Michel Dilvit.
Ses tableaux témoignent de cette nature forte imprégnée
d' une histoire et d' une culture dont le peintre fait partie intégrante.
Nicole Marchand |
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